MANGER BIO : guide pratique
/MANGER BIO – GUIDE PRATIQUE
Manger bio préserve-t-il la santé ?
Article publié par Bérénice Robert dans Le Figaro Santé le 03/08/2015
Source : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/08/03/23992-manger-bio-preserve-t-il-sante
L'agriculture biologique protège l'environnement, mais il n'est pas prouvé que les aliments bio préservent la santé. Les études sont en cours.
Manger bio pour être en meilleure santé ? Pas si évident. Comme l'explique Emmanuelle Kesse-Guyot, épidémiologiste à l'Institut national de la recherche agroalimentaire (Inra), « il est compliqué aujourd'hui d'apporter une réponse ferme sur les bienfaits comparés de l'alimentation biologique et de l'alimentation traditionnelle ».
Un constat partagé par Denis Corpet, professeur à l'École nationale vétérinaire de Toulouse et spécialiste en nutrition : « Cela ne signifie pas que manger bio n'est pas meilleur pour la santé, mais que cela reste difficile à prouver pour le moment ». De fait, les études menées sur la qualité nutritionnelle des aliments issus de l'agriculture biologique sont encore peu probantes. « Il en est ressorti qu'il y avait assez peu de différences au niveau des nutriments, indique Emmanuelle Kesse-Guyot. Ainsi, l'agriculture conventionnelle est plus riche en protéines, alors que l'agriculture biologique est plus riche en matière sèche [autrement dit ce qui reste du produit lorsque l'eau est retirée, NDLR] ou en micro-nutriments comme la vitamine C ou le phosphore.»
Les légumes du potager sont meilleurs
Mais elle ajoute : « Cela ne permet pas de tirer des conclusions plus larges, car ces études sont réalisées sur quelques aliments spécifiques ». Denis Corpet la rejoint sur ce point : « Le problème avec le bio, c'est qu'il est difficile de généraliser : selon le produit, on peut aussi bien montrer que c'est meilleur ou que c'est moins bon.»
Ce dernier tient aussi à relativiser les données sur la qualité nutritionnelle des produits biologiques. « Cueillis plus tard, ils sont aussi cultivés plus près du consommateur qui reçoit donc des produits plus frais, donc moins déshydratés et plus riches en matière sèche. Mais cela n'a pas de lien avec le fait qu'ils sont biologiques. C'est un peu comme lorsqu'on cultive son propre jardin, ajoute-t-il. Les tomates du potager sont meilleures, qu'elles soient biologiques ou pas ».
Une absence de pesticides
En revanche, les aliments bio ont sans conteste l'avantage de ne pas contenir de pesticides issus de l'industrie phytosanitaire. Or la dangerosité de ces derniers ne fait pas débat. « Il est établi que les pesticides organochlorés qui sont interdits en France, sont extrêmement nocifs, souligne Emmanuelle Kesse-Guyot. D'autres familles de pesticides, comme les organophosphorés, le plus connu étant le Roundup, ont certes un impact moins important mais moins bien identifié. Ils sont par ailleurs toxiques à haute dose. Des études ont prouvé qu'il existait un lien entre pesticides et cancers, notamment chez les agriculteurs qui les manipulent » On peut souligner en outre que la maladie de Parkinson est aussi plus fréquente chez les exploitants en contact avec les pesticides.
Denis Corpet souhaite toutefois nuancer ce constat : « Les doses auxquelles sont exposés les agriculteurs n'ont rien à voir avec celles, encadrées par la loi, que l'on absorbe en mangeant un fruit ou un légume traité. Pour relativiser, rappelons qu'un verre de vin qui contient 13 grammes d'alcool est aussi cancérigène que 25 millions de pommes traitées au Captan [un pesticide utilisé contre la tavelure, un champignon, NDLR], qui en contiennent en tout 2,9 grammes ».
Un autre mode de vie
Mais manger bio est plus qu'un choix alimentaire, c'est un mode de vie. « Les personnes consommant ces produits font plus de sport, mangent plus sainement. Elles ont souvent un niveau d'études plus élevé et donc une meilleure prise en charge médicale », pointe Emmanuelle Kesse-Guyot. Difficile alors de faire la part des choses entre les bénéfices de l'alimentation biologique stricto sensu et ceux du mode de vie qui y est généralement associé.
Pour tenter d'y voir plus clair Emmanuelle Kesse-Guyot coordonne l'étude BioNutrinet qui a commencé en février dernier dans le cadre du programme Nutrinet-Santé lancé en 2009 pour évaluer les relations entre la nutrition et la santé. « L'objectif est d'abord de mieux identifier la population qui consomme des aliments biologiques, puis de déterminer la part de ces aliments dans l'alimentation générale, détaille-t-elle. C'est sur le long terme, en fonction des données recueillies, qu'il sera possible de faire un lien entre alimentation biologique et santé » Il va donc falloir patienter encore un peu…
Manger bio est-il plus sain ?
Article publié dans l’Express -Le Vif le 16/05/14
Source: http://www.levif.be/actualite/sante/manger-bio-est-il-plus-sain/article-normal-29423.html
Un nombre croissant de consommateurs achètent de la nourriture bio, pour diverses raisons. Ce serait préférable pour la planète, mais aussi plus sain... Vraiment ?
© Thinkstock
La première question que l'on peut se poser, c'est de savoir si les aliments vendus comme "bio", le sont réellement... Concernant les produits alimentaires préemballés portant le label Biogarantie®, soyez tranquilles : ils sont soumis à une réglementation sévère sur le plan des méthodes de culture, des ingrédients et de la transformation en produit fini. Les labels bio étrangers tels qu'AB (France) et EKO (Pays-Bas) sont eux aussi contrôlés et décernés uniquement par des organismes officiels. Par ailleurs, des termes comme "biologique", "écologique" et "organique", ainsi que les abréviations "bio" et "éco", sont protégés par la loi, ce qui n'est pas le cas de termes comme "de ferme", "du terroir" ou "élevé au sol". Un poulet élevé au sol n'est donc pas toujours bio. Un oeuf de ferme non plus !
Valeur nutritive
De plus en plus de gens achètent des produits alimentaires bio pour diverses raisons. Une des principales est la santé. Beaucoup de consommateurs partent du principe que les fruits, les légumes et autres plantes cultivés biologiquement sont plus sains que les autres. Est-ce bien le cas ? Des chercheurs américains indépendants ont récemment analysé (1) la littérature scientifique consacrée aux comparaisons entre alimentation bio et produits conventionnels. La valeur nutritive des deux catégories s'avérait en général similaire, à quelques exceptions près. Ainsi les aliments bio contenaient plus de phosphates que les aliments non-bio. Ce qui n'a guère d'effet sur la santé dans la mesure où la carence en phosphate est peu fréquente, y compris chez les personnes qui ont de mauvaises habitudes alimentaires. Le lait bio et le poulet bio contenaient un peu plus d'acides gras oméga-3 que les produits non-bio correspondants. Un plus certainement.
Composition variable
Une autre analyse approfondie de la littérature de l'Institut néerlandais Louis Bolk - institut international indépendant visant à promouvoir l'agriculture, l'alimentation et la santé durables - a également passé au crible un grand nombre d'études sur la qualité alimentaire, la sécurité et la santé de produits bio et en a tiré des conclusions assorties d'un score de certitude (2). Ils ont constaté que les légumes et les fruits bio affichent en moyenne des taux de vitamine C, d'autres antioxydants et de substances bioactives plus élevés. La teneur en protéines de céréales issues de l'agriculture bio est en général moins élevée que les produits issus de l'agriculture conventionnelle. La valeur nutritionnelle des produits bio semble cependant fortement influencée par le type de sol, les conditions météo, le moment de la récolte. Ils sont arrivés à une conclusion similaire concernant les produits laitiers bio : ils contiennent plus de vitamine E et de bêta-carotène, mais surtout durant l'été. L'impact des aliments donnés aux animaux semble plus grand que celui du système adopté (bio ou conventionnel). À l'instar de l'équipe scientifique américaine, les Néerlandais du Louis Bolk Instituut ont découvert que les produits laitiers contenaient davantage d'oméga-3 et d'acides gras ACL. Aucun d'eux ne souhaite toutefois tirer de conclusions générales concernant la qualité nutritionnelle de la nourriture bio par rapport aux produits non-bio.
Moins de contaminants
Les consommateurs partent aussi du principe que les produits bio contiennent moins de résidus de pesticides et d'autres contaminants, ce que les scientifiques confirment en grande partie. Logique, puisque l'agriculture bio n'y a pas recours. Les produits non-bio contiennent donc plus de résidus de pesticides, mais leur quantité dépasse rarement les maxima autorisés. Ces différences n'ont de ce fait pas d'effets mesurables sur la santé, du moins pas en cas d'usage normal. Le taux de nitrate des plantes biologiques est généralement plus bas. Les produits animaux bio ne sont pas plus souvent contaminés que les autres par des germes pathologiques tels que la salmonelle, mais selon certaines indications, la bactérie Campylobacter, cause majeure de diarrhée infectieuse, est un peu plus fréquente chez les animaux bio. En revanche, les bactéries que l'on rencontre chez les animaux non-bio sont plus souvent résistantes aux antibiotiques. Dans le secteur bio, on utilise nettement moins d'antibiotiques. Quant à savoir si cela a un impact sur la résistance aux antibiotiques chez l'homme, on n'en est pas encore tout à fait certain mais on ne peut qu'applaudir à moins de résistance aux antibiotiques - y compris chez les animaux. De nombreuses études montrent enfin que les oeufs de poules en liberté chez les particuliers contiennent plus de dioxines. Moins de pesticides et d'anti- biotiques, c'est mieux pour la planète... et un atout incontestable de la nourriture biologique !
Et pour la santé ?
Les différences constatées en matière de vitamines, acides gras, protéines, minéraux et contaminants n'ont cependant pas d'impact évident sur la santé. Il n'empêche que la consommation de produits bio est mise en relation avec des effets sur le système immunitaire, les allergies notamment. Une étude épidémiologique a fait état d'une diminution du risque d'eczéma chez les enfants qui ne buvait que du lait bio (3), alors que d'autres études passées en revue par l'équipe américaine (1) révélaient que les enfants qui mangent surtout des aliments bio ne développent pas moins d'allergies que les autres.
Selon certaines indications, les consommateurs bio sont moins confrontés à l'obésité et sont en moyenne plus maigres, ce qui serait plutôt un effet indirect du fait que ces consommateurs sont plus attentifs à leur santé. En conséquence, les adeptes du bio courraient moins de risque de maladies cardiovasculaires et de cancer. Les études à ce sujet sont pour le moment très rares.
Les produits bio sont donc sains, mais pas vraiment plus sains que leurs correspondants non-bio. Ils sont plus coûteux, moins nocifs pour l'environnement, plus respectueux des animaux et souvent aussi plus goûteux. Ils s'inscrivent parfaitement dans un style de vie sain, mais il est possible aussi de manger sain en dehors de l'offre bio. Une pomme non-bio est toujours plus saine qu'un biscuit bio et une salade, bio ou non, est meilleure pour la santé qu'une pizza bio. La santé est avant tout déterminée par le choix des produits et beaucoup moins par la manière dont ces produits ont été cultivés ou élevés.
Par Marleen Finoulst
30 % plus chers
Quelque 18 % des Belges sont de fréquents acheteurs bio, autrement dit achètent du bio au moins tous les 10 jours. Les produits bio les plus achetés sont les fruits et les légumes, suivis des produits laitiers, du pain et de la viande. La série est complétée par les substituts de viande bio.
Les produits bio coûtent en moyenne un tiers de plus que les produits habituels. Ce sont les oeufs et le poulet qui affichent la plus grande différence. Un oeuf bio coûte près de deux fois plus cher qu'un oeuf normal. Un poulet bio coûte trois quarts du prix en plus qu'un poulet standard. Les burgers de légumes bio présentent la plus petite différence de prix (+7 %). L'évolution de cette différence de prix varie d'un produit à l'autre. Pour le lait demi-écrémé, le fromage, les tomates, le burger végétarien, la côtelette de porc et le pain, la différence de prix s'amenuise d'année en année. Pour le poulet et les oeufs, la différence s'est accrue. Le pain bio est en moyenne 25 % plus cher que sa variante non-bio et cette différence de prix reste quasi stable.
Source : Consommation et distribution de produits biologiques en 2011. GfK Panelservices Benelux
POURQUOI MANGER BIO ?
Article publié par Nature et Progrès (Belgique)
Source : http://www.natpro.be/alimentation/mieuxsenourrirenbio/pourquoimangerbio/index.html
Dans les années 50, la volonté de tendre à l’autosuffisance alimentaire et une capacité nouvelle à accroître la productivité ont transformé radicalement les méthodes agricoles. Depuis lors, l’agriculture chimique est dominante. Elle repose sur l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, bien sûr, mais plus encore sur la croyance que l’agriculteur peut tout diriger et tout orchestrer à sa guise sans jamais se soucier de l’impact de son travail sur l’environnement : l’agriculteur démiurge fixe des plantes sur le sol, dispense des engrais chimiques pour qu’elles poussent et des pesticides pour qu’elles échappent aux maladies et aux ravageurs. Son souci principal est de produire beaucoup pour vendre beaucoup.
Le sol, quant à lui, est le grand oublié : il n’est plus qu’un support méprisable qu’il faut asservir. Une telle conception a rapidement montré de graves limites : les sols s’érodent dramatiquement, des résidus de pesticides et des concentrations excessives d’azote polluent les nappes phréatiques, nitrates et phosphates échouent dans les rivières et favorisent la prolifération d’algues, provoquent l’eutrophisation de nombreux cours d’eau… En bout de chaîne, c’est évidemment ce que le consommateur trouve dans son assiette qui inquiète le plus.
LA BIO, L’ALTERNATIVE
Le principe fondamental de l’agriculture biologique est de prendre soin du sol et de l’ensemble des êtres vivants qui l’habitent. Ceux-ci élaborent et fournissent naturellement aux plantes les éléments qui sont nécessaires à chaque phase de leur développement. Le rôle de l’homme n’est donc absolument pas de nourrir directement la plante comme on nourrit un enfant ; il doit se limiter à favoriser la vie du sol pour que la plante y puise les aliments nécessaires à son développement. Ainsi le mode de production de l’agriculture biologique est-il durable en termes humain, environnemental et économique. L’homme qui pratique cette forme d’agriculture doit maintenir, voire améliorer la fertilité de sa terre grâce aux rotations longues, au travail du sol, au désherbage mécanique et à l’apport d’engrais organiques (fumiers compostés, composts…). Le recours à des intrants chimiques (engrais, pesticides) est, par conséquent, rigoureusement prohibé.
Mieux encore : avant tout soucieuse de la qualité de la vie, l’agriculture biologique travaille à rapprocher le producteur du consommateur, à stimuler des circuits courts de distribution des aliments. Car comment pourrions-nous méconnaître l’origine de ce qui constitue directement notre corps ? La bio, et c’est un des fondements de sa démarche, s’efforce de multiplier et de promouvoir des lieux de vente spécialisés qui mettent l’accent sur la convivialité et le contact. A la fois traditionnelle et tournée vers l’avenir, mariant méthodes millénaires et techniques de pointe, l’agriculture biologique ambitionne de rendre au consommateur une nourriture dans laquelle il puisse avoir totale confiance.
CHER, LE BIO ?
Une étude allemande a montré naguère que les consommateurs bio paient leurs produits en moyenne 30% plus cher. Pourtant, au bout du compte, leur budget alimentation est de 8% moins élevé que celui des autres consommateurs. Quel est ce mystère ?
Simple ! Les aliments bio sont plus riches en nutriments – 20 à 75% en plus de vitamines, protéines, oligo-éléments, sels minéraux… – leur poids en matière sèche est de 20 à 25% plus élevé ! Bref, ils ne fondent pas, ne dessèchent pas… On mange tout, parce que ça a bon goût ! Faites ce simple test : trois tranches de pain bio vous rassasieront là où six tranches de pain non bio n’y suffiront pas. Si les produits bio sont sans doute plus chers à l’achat, le rapport entre leur qualité très élevée et leur prix plaide toujours en leur faveur. Il reste toutefois à en convaincre le consommateur…
Mais pourquoi le prix du bio est-il plus élevé à l’achat que les produits « classiques » ? Simple également ! Ne recourant pas à l’arsenal des méthodes qui accroissent la productivité au détriment de la qualité, les rendements sont inférieurs et les besoins en main-d’œuvre plus élevés. Le travail de la terre, en agriculture biologique, demande en effet des interventions plus fréquentes et plus douces. La bio est exigeante en main-d’œuvre; elle est donc source d’emplois.
Mais regardons-y encore d’un peu plus près et comparons ce qui doit vraiment être comparé ! Pour calculer le juste prix des produits « classiques », il faut y ajouter tous les coûts qu’ils engendrent indirectement et dont le contribuable paie quand même la facture. Un prix qui évidemment ne figure pas sur l’étiquette du morceau de viande ou de la botte de légumes… De quoi s’agit-il ? On pourrait évoquer longuement les nom
breuses primes agricoles, les pertes liées aux surproductions, les indemnités perçues par les agriculteurs victimes de crises comme celles de la dioxine ou de la vache folle. On ajouterait à cela le prix payé par l’État pour se débarrasser de graisses ou de carcasses animales contaminées, pour dépolluer l’eau… Et la liste, bien sûr, s’allonge encore avec les dégâts causés à la santé de nos concitoyens par une alimentation de piètre qualité dont l’effet diffus est souvent difficile à démontrer et donc à chiffrer. Il n'en est pas moins réel et globalement exorbitant. Et encore : guérit-on jamais d'une vie de « malbouffe » ?
Le Bio, dangereux ou bon pour la santé ?
Rédigé par Consoglobe, le 5 oct 2012, à 15 h 11 min
Source : http://www.consoglobe.com/bio-dangereux-sante-2174-cg
Ce titre n’est pas une simple provocation mais une question sur laquelle se penchent sérieusement des chercheurs.
Que vaut le bio pour notre santé ?
De fait, l’agriculture biologique –organic en anglais – n’est plus un phénomène marginal propre aux pays riches et il existe un débat. On sait que le bio nous préserve des toxiques, OK. Mais le bio est-il, en soi, un plus ? Ce débat porte sur la question des bienfaits (ou non) du Bio pour la santé et agite beaucoup de monde.
Le dossier Manger Mieux
Malgré son succès, la promotion du bio repose sur un malentendu fréquent :
· La plupart des consommateurs achètent des produits BIO parce qu’ils ne nuisent pas à l’environnement et car ils sont sûrs d’obtenir des produits sans pesticides ou produits chimiques ET parce qu’ils sont meilleurs pour leur santé que les produits traditionnels. Les produits bio sont d’ailleurs fort appréciés des consommateurs : 89 % des femmes interrogées après avoir testé des produits cosmétiques bio se disent prêtent à les réutiliser !
· De nombreux ouvrages expliquent combien les produits chimiques qui se sont répandus par milliers dans notre alimentation, nos cosmétiques, … sont nuisibles à notre santé. De fait, les mamans achètent des produits biologiques pensant donner le meilleur à leurs enfants ; elles se soucient de l’influence de la nourriture sur la santé car le bio serait plus sain. Est-ce vrai ? Selon certains, il semblerait que non.
On sait déjà que parfois, certains s’opposent au bio parce que certains produits bio doivent parcourir de très longues distances et ont donc un mauvais bilan énergétique ou écologique. C’est vrai notamment dans le cas des produits bio équitables qui sont importés de pays lointains. Mais en fait, le problème ne vient pas seulement de la distance : ce qui est en cause est la qualité sanitaire des aliments.
Certains comme le secrétaire à l’environnement du gouvernement anglais ont déjà mécontenté les partisans de l’agriculture Bio après avoir affirmé que manger Bio est un “choix de vie” qui ne garantit pas une meilleure qualité nutritionnelle. Un scientifique proche du gouvernement avait alors expliqué que les aliments Bio ne sont pas meilleurs que ceux traités classiquement aux engrais et pesticides.
Les normes définissant le BIO sont un bénéfice pour l’environnement car elles excluent tout pesticide, fongicide, fertilisant, antibiotique, polymère, etc…La France est le 1er pays européen pour l’utilisation de pesticides avec 78 000 tonnes de produits phytosanitaires répandus dans les champs. Les produits phytosanitaires, qui sont présents dans 2/3 des produits classiques non bio, ne se retrouvent pas dans les produits bio.
Un rapport officiel du Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA) britannique confirme que la production de produits biologiques a moins d’impact sur l’environnement que la production conventionnelle moderne qui utilise utilisant engrais et pesticides. L’IFEN, Institut français de l’environnement, confirme l’intérêt de l’agriculture bio alors que plus de 96 % des rivières et 61 % des nappes d’eau souterraines sont contaminées. Or, comme le souligne l’Afsset, l’agence de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, les pesticides qui se sont infiltrés vont mettre jusque 30 ans pour s’éliminer des sols !
Une étude de la revue Human Ecology le démontre : 2 morts sur 5 sont ont une cause environnementale. « Le changement climatique semble créer un environnement favorable à certaines maladies et à des vecteurs de maladie. […] Les facteurs environnementaux, notamment les substances chimiques, l’exposition aux ultraviolets ou à des radiations ionisantes, le tabac et la fumée de cuisson contribuent à 75 % de tous les cancers. »(1)
Dans un contexte où les polluants sont partout, y compris dans nos logements et notre alimentation, cette étude renforce la nécessité de lutter contre la pollution environnementale. Exemple : l’utilisation de pesticides. On en consomme 3 millions de tonnes par an dans le monde et la France en est un gros consommateur.
Le Bio, dangereux ou bon pour la santé ?
Rédigé par Consoglobe, le 5 oct 2012, à 15 h 11 min
Envoyez à un ami !
Le bio est-il meilleur pour la santé ?
Évidemment ! direz vous. Et bien sûr, la question est un peu bizarre, mais elle intéresse les chercheurs.
Le bio n’est pas pire ni meilleur que l’alimentation traditionnelle ; il offre les mêmes qualités nutritionnelles et parfois même un meilleur goût. Autre manière de le dire : en soi, les normes du bio ne garantissent pas forcément un gain pour la santé.
Cela signifie que l’absence rigoureuse de pesticides et de phytosanitaires, bénéfiques à la nature, n’implique pas par elle-même la qualité sanitaire des aliments. En effet, certaines études, contestées d’ailleurs, montreraient qu’au contraire, les aliments bio seraient beaucoup moins sains que les produits traditionnels ! Attention, cela ne veut pas dire que les aliments qui contiennent des pesticides et des produits phytosanitaires sont sains, loin de là.
Une étude italienne portant sur 6 catégories d’aliments (biscottes, lait, confitures, yaourts, céréales pour petit déjeuner, biscuits) et une autre étude sur les matières premières (tomates, courgettes, céréales bio) montre qu’elles ne sont pas meilleures que leurs correspondants classiques.
Cette même étude souligne que les produits Bio ne sont pas protégés des maux de l’alimentation moderne : trop de graisses, de d’additifs, de sel, de sucres… Les graisses souvent faites à partir de palmes ou de coco sont de médiocre qualité et se retrouvent par exemple dans les biscuits bio. Les yaourts bio recèlent eux aussi, et parfois plus que la moyenne, des ingrédients peu naturels : épaississants, colorants, arômes, gélifiants…
Le débat sur la Bio n’est pas clos
L’absence de pesticides et de phytosanitaires sur les aliments bio a un prix : le débat tourne autour de la présence ou non des mycotoxines , qui sont habituellement éliminés des aliments non bio par des anti-fongicides chimiques. Un test mené par la grande association de consommateurs italienne Alterconsumo a trouvé un niveau de mycotoxines supérieur à 10 fois les normes autorisées dans des lots de céréales bio.
Pour être complet il faut noter que tout le monde n’est pas d’accord sur ce point : le fait que les aliments bio, non traités, sont plus enclins à développer des mycotoxines est fortement contesté. Un rapport 290703 de l’AFSSA relatif à l’agriculture biologique souligne au contraire que les fongicides ne sont pas une assurance contre l’apparition de mycotoxines dans un stock de céréales. Le fait que le bio favorise les mycotoxines ne serait donc qu’une rumeur…
Par ailleurs, l’AFSSA note que les risques de contamination par les métaux lourds des produits bio et non bio ne sont pas équivalents. Grâce au fait que l’attribution du label bio impose une période préalable de conversion des terres de 3 ans minimum, et interdit l’épandage de boues de station d’épuration, les métaux lourds seraient moins présents. L’AFSSA conclut que les études disponibles ne permettent pas encore de trancher de façon officielle.
Le bilan de Stanford sur les études portant sur le bio
En septembre 2012, des chercheurs de l’université de Stanford a publié une inventaire systématique des arguments pro ou anti-bio pour tenter de trancher la questionIls ont décortiqué plus de 200 études portant sur les niveaux de nutriments et de produits toxiques ainsi que 17 études cliniques sur les effets du bio sur la santé.
Qu’en ont-ils conclu ?
- Le risque de trouver des résidus de pesticide dans les aliments est inférieur de 30 % en bio par rapport aux aliments conventionnels. Toutefois, les niveaux de pesticides mesurés, même en conventionnel, sont généralement en dessous des limites de sécurité.
- Le bio ne serait pas plus nutritif que le conventionnel (ou du moins, les preuves sont insuffisantes pour montrer le contraire). En effet, excepté pour le phosphore, les quantités de vitamines, minéraux, ou encore protéines ne différent pas significativement entre les aliments bios et conventionnels.
Conclusion : on ne peut pas aujourd’hui soutenir scientifiquement que le bio est meilleur pour la santé. Pas de quoi remettre en question l’agriculture biologique qui se justifie par un engagement plus large de respecte de la natureet par un rejet des excès d’une agriculture industrielle polluante (voir l’étude complète).
Le bio est-il vraiment meilleur pour la santé ?
Le débat on le voit est très ouvert.
D’autant plus que la question est complexe, et que les études épidémiologiques et toxicologiques nécessaires n’ont pas été menées à grande échelle. Les scientifiques se basent donc sur des faisceaux d’indices et recoupent des études pour avoir une vue globale du sujet. L’essentiel du danger sanitaire dû à l’alimentation, n’est plus aujourd’hui d’ordre microbiologique ; il est toxicologique. Or, la toxicologie, tout comme l’épidémiologie, sont des domaines où il est complexe d’obtenir des preuves et sont donc des disciplines plutôt délaissées en France.
Plusieurs personnalités, dont le très connu cancérologue David Servan-Schreiber ou encore Geneviève Barbier dans son ouvrage « La société cancérigène », le professeur Joyeux de Montpellier, préfèrent les produits bio car l’agriculture moderne – non bio – fait une grande consommation de produits phytosanitaires et de synthèse. Or certains de ces produits sont des cancérigènes certains ou probables, et d’autres sont considérés comme de perturbateurs endocriniens ou comme des neurotoxiques par l’Union Européenne et/ou par des agences nationales et internationales.
Le professeur Jean-Michel LECERF, nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille, voit 2 raisons majeures pour justifier le choix de l’alimentation bio au regard des préoccupations de santé. Tout d’abord du fait des micro nutriments apportés par les fruits et légumes bio, et d’autre part, du fait des teneurs très significativement inférieures en résidus polluants dans ces produits bio.
Luc Montagnier, découvreur du virus du Sida, souligne l’importance des anti-oxydants, présents en grande quantité dans les produits bio, dans un contexte où le cancer se banalise à une grande échelle, notamment en France.
Conclusion sur le bio ?
Déterminer si le bio est meilleur ou pas est très complexe. Il semble clair qu’acheter bio est un choix environnemental, voire éthique ou politique. Acheter des aliments BIO, et des produits bio en général, permet de ne pas s’exposer aux multiples effets toxiques des milliers de produits chimiques ou non naturels (aluminium, zinc, …) que contiennent les produits modernes industriels ou de synthèse.
En revanche, il ne faut pas justifier un choix du BIO par des arguments nutritionnels ou sanitaires. En effet, on ne peut prouver que le bio est plus sain que le non bio – et d’ailleurs, on ne peut pas dire le contraire non plus. Le bio est parfois contesté car il entraîne des rendements qui sont souvent inférieurs à l’agriculture non bio ; ce qui fait douter certains de sa capacité à nourrir la planète dans un contexte de croissance démographique (9 milliards de terriens prévus en 2050).
En revanche, le bio est souvent produit de manière plus locale et respecte l’environnement et ce n’est pas non plus pour rien que des organismes comme la FAO le plébiscitent à un niveau mondial.
Article 2007, actualisé 2012
(1) Human Ecology, décembre 2007, par David Pimentel, professeur en écologie et en agronomie, et des étudiants de l’université de Cornell.
**
Points de repères sur l’agriculture biologique
En 2006, elle représentait 31 millions d’hectares dans 120 pays et constituait un marché de 40 milliards de dollars. L’explosion de la consommation de produits biologiques se confirme avec un marché français estimé à 1,6 milliard d’euros en croissance de 10 % par an depuis 1990. Plus de huit femmes sur dix ont une image positive des produits biologiques , tandis qu’ une femme sur deux en consomme régulièrement selon une enquête CSA/Agence Bio. 3 Français sur 10 consomment des produits bio au moins une fois par mois, 7 % en consomment tous les jours. En 2005, 47 % des Français ont acheté au moins une fois par mois un produit portant le logo AB (Baromètre officiel de l’Agence Bio).
>> Voir les chiffres sur les Français et l’environnement .
La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), dans son rapport ‘Agriculture biologique et sécurité alimentaire’, a publié un véritable plaidoyer pour cette forme d’agriculture. Ce rapport conforte les analyses de plus en plus nombreuses qui soulignent que l’agriculture biologique, sans engrais ni pesticide, a un potentiel suffisant pour satisfaire la demande alimentaire mondiale malgré la pression qui s’exerce sur les milieux naturels. C’est aussi le cas de l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, sauf que son impact sur l’environnement est plus grand et donc plus néfaste.
La DGCCRF a fait une étude sur nos fruits et légumes en 2005 qui a montré à quel point nos produits frais souffrent de la pollution ambiante.
Parmi les 169 échantillons analysés par la DGCCRF, la moitié contenait des résidus de pesticides et dans 10 % des cas dans des proportions supérieures aux normes légales. Les salades, surtout en hiver, étaient les plus touchées. Parmi les substances trouvées : du parathion-méthyl, un insecticide pourtant interdit, de l’iprodione, un fongicide cancérigène, de lavinclozoline, une molécule causant des malformations génitales, l’endosulfan, un insecticide interdit par la commission européenne, …
L’arme biologique :
10 bonnes raisons pour manger bio !
Publié le 30 Janvier 2013 par Yves Gagnon - Association Manger Santé Bio
Source : http://www.mangersantebio.org/6857/larme-biologique-10-bonnes-raisons-pour-manger-bio
En réponse à l’article de Sylvain Charlebois, « Les mythes du bio », publié dans La Presse le 19 janvier dernier, je vous propose « L’arme biologique », un texte qui décline 10 bonnes raisons pour lesquelles on devrait opter pour des aliments biologiques.
Monsieur Charlebois, qui est vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de l’Université de Guelph en Ontario et qui a reçu en 2012 $780 000 de sociétés agrochimiques Syngenta, Monsanto, Bayer et DuPont de Nemours, écrivait que :
« …même si la plupart des fermes biologiques n’utilisent pas de produits synthétiques, certaines normes permettent à de grandes productions d’utiliser des produits chimiques approuvés par des régulateurs nationaux. Ce qui prévaut dans le monde biologique, c’est l’origine même des produits utilisés. Les pesticides et fongicides utilisés dérivent essentiellement de produits naturels, mais certaines études suggèrent que ces produits peuvent être parfois aussi toxiques que certains produits chimiques. »
Pure désinformation ! Les producteurs biologiques que je connais — et j’en connais des centaines — traitent moins leurs cultures, car ils travaillent dans un milieu où la biodiversité crée un équilibre écologique favorable à la présence d’une multitude d’auxiliaires qui contrôlent les espèces potentiellement nuisibles. Pour réduire la sévérité des dommages infligés aux cultures, ils travaillent avec des barrières physiques ou des répulsifs à base de plantes. Enfin, les produits antiparasitaires qu’ils emploient à l’occasion se dégradent rapidement et ne laissent que très peu de résidus dans le sol et sur les aliments.
J’ai rédigé de nombreux livres sur la question qui font figure de référence et j’ai accumulé des pages et des pages d’informations démontrant hors de tout doute la supériorité des aliments biologiques sur ceux issus de l’agriculture industrielle. Je mange bio depuis plus de 30 ans, ai élevé avec ma conjointe 3 enfants dont la santé exceptionnelle me confirme la pertinence de nos choix.
Je suis excédé par les positions démagogiques de certains chercheurs qui ignorent les nombreuses études indépendantes réalisées sur la question depuis des décennies et défendent une industrie qui carbure aux pesticides qu’ils considèrent et gèrent comme de vulgaires produits de consommation qui contribuent à l’économie nationale, tout comme le font les vélos, les livres, les vêtements ou les confitures. Il importe de rappeler qu’on applique à chaque année sur les terres agricoles de la planète plus de 2,5 millions de tonnes de pesticides pour des ventes annuelles totalisant 40 milliards de dollars.
L’arme biologique
Il y a tant à faire pour sauver notre planète, que nous sommes nombreux à baisser les bras devant l’ampleur des tâches à accomplir. Les causes ne manquent pas : déforestation, contamination des sols, de l’air et de l’eau, changements climatiques, pollution génétique, perte de biodiversité, désertification, pauvreté. Ces tristes réalités contemporaines ont un lien, une cause : l’activité humaine.
Mais ce ne sont pas toutes les activités humaines qui sont préjudiciables à la vie. Les principales responsables sont celles qui s’inscrivent dans la course aveugle au profit, une course menée par un nombre de plus en plus restreint de sociétés transnationales qui ont mis en place, grâce à la collaboration d’une certaine classe politique, une véritable tyrannie marchande dont la pierre d’assise est le libéralisme économique.
Nous sommes de plus en plus nombreux à combattre cette approche. Nous devenons membres d’organismes environnementaux, nous signons des pétitions et participons à des manifestations. Tout cela compte, mais il ne faut pas oublier que notre première arme pour combattre cette imposture néo-libérale demeure nos choix quotidiens.
Chaque choix, chaque geste posé constituent une acceptation ou un refus d’un mode de production donné. En achetant des matériaux de construction issus de forêts gérées écologiquement, en utilisant le transport en commun, en buvant du café équitable, on envoie un message clair aux fabricants, aux commerçants ainsi qu’à nos dirigeants.
Comme nous mangeons 3 fois par jour (du moins ceux qui en ont la chance), nous disposons par nos choix alimentaires d’une arme concrète qui déteint sur l’économie, sur l’industrie agroalimentaire, sur l’agriculture et sur l’environnement. Si, par exemple, nous arrêtions de manger au Mac Do, si nous refusions les produits contenant des OGM et si nous réduisions considérablement notre consommation de viande, des transformations immédiates se produiraient dans l’univers agroalimentaire.
Encore mieux ! Imaginez le désarroi de l’industrie si une majorité de citoyens cessaient de consommer les produits agricoles industriels et exigeaient des produits issus de l’agriculture biologique. Nous initierions ainsi une profonde révolution de l’agriculture avec toutes les conséquences bénéfiques qu’une telle transformation entrainerait sur les coûts de santé et sur l’environnement ! La peur des OGM, des pesticides, de la vache folle et d’autres maladies de civilisation a fait progresser considérablement l’agriculture biologique. Mais sa croissance n’est pas encore assez significative pour créer les pressions nécessaires pour transformer l’industrie.
Il n’en tient qu’à nous d’agir ! Voici une synthèse des recherches que j’ai effectuées sur la qualité biologique depuis maintenant 30 ans.
Dix bonnes raisons pour manger bio…
1. Les produits biologiques détiennent une meilleure valeur nutritive que les aliments issus de l’agriculture industrielle.
Une multitude de recherches scientifiques indépendantes prouvent que les produits biologiques détiennent une meilleure valeur nutritive que les aliments issus de l’agriculture industrielle. En voici des exemples : De récentes études menées par le docteur Henri Joyeux, professeur de cancérologie à la faculté de médecine de Montpellier indiquent que les tomates biologiques contiennent davantage de vitamine C, de bêta-carotène et de lycopène protecteur. Des recherches françaises et danoise(1) démontrent qu’on observe davantage de substances bioactives protectrices tels les polyphénols, les glucosinolates, les sulfides et les flavonoïdes dans les légumes biologiques. Une étude menée par l’Université de Californie démontrait que des kiwis biologiques recelaient des taux plus élevés de polyphénols et de vitamine C que des kiwis non biologiques.
Enfin, de nombreuses études font état de taux très élevés de nitrites dans les aliments industriels qui sont souvent fertilisés avec des doses massives de nitrates qui se transforment en nitrites cancérogènes après la récolte. On a observé entre autres dans des épinards des taux de nitrites 50 fois plus élevés que dans des épinards cultivés naturellement.
2. Les aliments biologiques recèlent beaucoup moins de résidus de pesticides que les aliments industriels.
Les pommes industrielles contiennent après lavage en moyenne des résidus de 4 pesticides, parfois jusqu’à 10. De récentes études révèlent que ce fruit est dorénavant le plus contaminé par des résidus de pesticides, suivi de près par le céleri et les fraises. En Californie, pour produire des fraises, on emploie 135 kg d’ingrédients actifs de pesticides par acre. Pour connaître la teneur en pesticides des principaux fruits et légumes, il faut consulter le site www.whatsonmyfood.org
3. Les aliments biologiques contiennent davantage de vitalité.
L’agriculture biologique travaille en collaboration avec la vie. Il en résulte des aliments dont l’indice de vitalité est plus élevé. Même si la vitalité n’est pas considérée comme un facteur de qualité des aliments par les nutritionnistes et l’industrie agroalimentaire, je suis convaincu qu’elle joue un rôle fondamental dans notre propre vitalité et sur nos fonctions immunitaires.
4. L’agriculture biologique ne souille pas les cours d’eau et les nappes phréatiques.
L’agriculture industrielle avec ses pesticides, ses engrais solubles et ses lisiers liquides, constitue la principale source de pollution de l’eau.
5. L’agriculture biologique protège la biodiversité.
Par ses cultures diversifiées, ses techniques de rotation et de cultures associées, l’agriculture biologique crée des milieux riches et diversifiés, accueillant pour la faune indigène. Le non-recours à des pesticides de synthèse et aux plantes transgéniques protège les insectes utiles, les papillons, les oiseaux, les abeilles, les batraciens et les mammifères.
6. L’agriculture biologique produit de la terre arable.
Alors que l’agriculture industrielle a fait perdre au Canada plus de 50 % de la terre arable, on a constaté que les techniques de fertilisation organique permettent d’en produire 1,5 cm en 5 ans(2).
7. L’agriculture biologique est moins énergivore.
Les fermes biologiques sont souvent de dimensions réduites et moins mécanisées. Elles seraient jusqu’à 200 fois plus productives à l’acre(3), sur le plan énergétique. Il faut 2 tonnes de pétrole pour produire 1 tonne d’azote qu’on emploie souvent, en agriculture industrielle, à raison de 150 kg/ha.
8. Les aliments biologiques ne contiennent pas d’OGM
Il est interdit en agriculture biologique de cultiver des aliments modifiés génétiquement ce qui nous garantit, lorsque nous mangeons des aliments biologiques certifiés, l’absence d’OGM. Un total de 134 millions d’hectares ont été établis avec des plantes transgéniques en 2009. 70 % des OGM sont des plantes adaptées à des herbicides : leurs cultures maintiennent ainsi en place un système de production qui repose sur l’emploi de 2,5 millions de tonnes de pesticides par année en agriculture, et cela sans compter l’impact désastreux sur la biodiversité des plantes insecticides dont toutes les cellules produisent à chaque seconde des molécules toxiques (Bt) qui affectent les papillons, les oiseaux et les abeilles.
9. Les aliments biologiques goûtent meilleur.
Tous les grands chefs s’entendent pour affirmer que le goût des aliments biologiques est supérieur. Ils font d’ailleurs souvent meilleure figure dans les tests comparatifs. Dans des tests effectués en laboratoire, les rats ont préféré des betteraves biologiques aux betteraves industrielles (4). Pour ce point, vous n’avez qu’à goûter pour vous rendre compte !
10. Les agriculteurs biologiques sont souvent de sympathiques rebelles, presque toujours laissés à eux-mêmes, sans grand support gouvernemental. Ils méritent votre encouragement !
Si vous trouvez le coût des aliments biologiques trop élevés, dites-vous que plus il y aura de production, meilleurs seront les prix ! En attendant, pour maintenir votre équilibre budgétaire, vous pouvez réévaluer vos priorités : par exemple, vous pourriez réduire votre consommation de viande, de croustilles et d’alcool et manger moins souvent au restaurant. Vous pouvez aussi participer à une ASC ou mieux encore, vous pouvez réaliser votre propre jardin. Vous en serez quittes pour une meilleure forme physique et un teint, un tantinet plus rosé.
Références
1. Étude de l’Agence française pour la sécurité et l’alimentation, et étude danoise de Grinder-Petersen, L. et al., 2003.
2. Meadows, Donella H., Ph.D. « Our food, Our future. » Organic Gardening. Septembre 2000. p. 55.
3. Meadows, Donella H., Ph.D. « Our food, Our future. » Organic Gardening. Septembre 2000. p. 59.
4. Ouellet, C. L’agriculture biologique. Une meilleure qualité nutritive? Bio-Bulle. Sept. 99, p. 32.
Yves Gagnon
info@jardinsdugrandportage.com
Après une formation en hôtellerie, Yves Gagnon s’est installé en 1980 à Saint-Didace où il a créé Les Jardins du Grand-Portage. Avant tout jardinier, il partage sa passion pour l'alimentation et l'écologie par l’écriture d'articles et de livres en plus de donner des formations et des conférences en jardinage écologique. II a collaboré pendant 10 ans à l’émission La Semaine Verte de Radio-Canada.