LE STRESS AU TRAVAIL - ENJEUX ET SOLUTIONS
/Le stress au travail : enjeux et solutions
Dossier publié dans le magazine VIE le 26 Mai, 2014
Il n’y a pas une solution universelle pour lutter contre le stress mais des solutions à rechercher en fonction de chaque entreprise, de chaque contexte culturel et socio-économique
L’Europe connaît des vagues de suicides d’employés, attribués au volume de travail, à l’obligation de résultats, à la peur de ne pas être capable, peur du changement, dans un monde de plus en plus impitoyable. Devrons-nous attendre que le mal soit bien installé dans nos entreprises avant de réagir ? Non, la prise en compte, dès à présent, de ce phénomène dans les entreprises doit se mettre en place.
Qu’est ce que le stress au travail ?
D’après l’IRNS (Institut National de Recherche Scientifique), un « état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes qu’on lui impose et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Les effets du stress ne sont pas que psychologiques, et affectent également la santé physique, le bien-être et la productivité de la personne dans son travail ».
Comment prévenir le stress au travail ?
Pour lutter contre le stress au travail, il existe plusieurs types d’action de prévention, basées sur des techniques de gestion collective ou individuelle, avec des résultats plus ou moins durables.
La gestion individuelle du stress passe par des techniques de méditation, de relaxation, des thérapies cognitives et comportementales. L’objectif est d’apprendre au personnel à gérer ses émotions pour qu’il puisse modifier ses réactions face à des situations stressantes. Dans le cas où le travailleur est déjà dans un état de stress, une prise en charge médicale ou psychologique est nécessaire. Dans nos pays, cette prise en charge est difficile car l’individu craint que la société le qualifie de fou alors que ce n’est qu’une thérapie médicale. Toujours est-il qu’une assistance médicale vise à apporter une réponse d’urgence à des personnes en souffrance pour éviter que leur santé ne se détériore. Cependant, ces interventions ne règlent pas le stress à la source et, semble-t-il, ne sont efficaces que sur le court terme. Il faut en effet ajouter au travail des facteurs de pression sociale, les contraintes de la vie de tous les jours qui sont exacerbées du fait des crises financières que traversent nos sociétés actuellement.
La prévention collective du stress ou encore la prévention du stress à la source enseigne au travailleur les moyens d’agir à l’origine du stress au niveau de l’entreprise. Les interventions sont donc centrées sur le travail et son organisation. Pour que les chances de succès soient les plus grandes possibles, il faudrait un engagement total des travailleurs : qu’ils acceptent de se faire accompagner dans la démarche de prévention, soit par des spécialistes soit par le médecin de l’entreprise. D’où l’absolue nécessité d’identifier les bons intervenants : ont-ils l’expérience confirmée dans ces domaines ?
Les effets du stress sur les travailleurs
Les études montrent que le stress est d’autant plus toxique à la santé qu’il est durable, de sources multiples et souvent antagonistes. Certaines sources créent un stress chronique, d’autres ponctuelles (qui disparaissent après l’événement stressant). Attention, les sources de stress subies sont les plus difficilement vécues, alors que les sources « choisies » sont mieux gérées par le travailleur. Par exemple, une infirmière saura appréhender la gestion du stress lié à un service hospitalier dans la mesure où elle a choisi ce métier.
Lorsque les sources de stress sont multiples, on aboutit à une situation grave car les origines sont diverses et peuvent même être externes à l’entreprise. C’est le cas du travailleur à qui on demande le maximum et qui, en venant au travail, a laissé un membre de sa famille malade sans médicaments, ou n’a pas pu honorer ses factures.
Les solutions possibles :
Dans l’entreprise, la prévention passe par plusieurs phases.
- Il faut avant tout diagnostiquer les signes avant-coureurs de stress chez les travailleurs, comme les comportements inhabituels.
L’engagement de la direction est indispensable, et va dépendre de deux facteurs importants liés au stress : la santé et sécurité des salariés d’une part, l’amélioration du fonctionnement de l’entreprise d’autre part. - Une fois ce diagnostic effectué, il faut mettre en place un groupe de projet destiné à piloter la démarche de prévention, pour informer et conseiller la direction.
- Ensuite, vient un diagnostic plus approfondi, pour identifier les sources de stress au sein de l’entreprise.
Il peut s’agir d’une situation économique défavorable, de l’utilisation croissante de techniques nouvelles, de la surcharge de travail, de conflits au niveau du management, d’une insuffisance de communication, d’un isolement ou encore de l’environnement de travail (bruit, manque d’espace etc.).
- Une fois ces études effectuées par le groupe de projet, il doit alors en restituer les résultats à la direction, pour qu’ils soient intégrés dans la politique de management.
- Enfin, viennent l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action précis, décrivant les actions à mener, les objectifs à atteindre, les personnes responsables, les coûts directs et indirects, l’échéancier, les critères d’évaluation, les modes de communication et interne etc.
- Pour être complète, la démarche de prévention du stress au travail doit inclure le suivi des indicateurs retenus au premier diagnostic, afin de vérifier si les effets de la prévention s’en ressentent au niveau des comportements des travailleurs.
Quelques petits trucs de relaxation à faire à la maison :
boire du thé vert à raison de 5 tasses par jour : c’est un anti-stress par excellence (en plus de ses autres vertus anti-cancer et anti-dépresseur)
quelques minutes suffisent à récupérer après le travail : un massage des épaules, faire rouler une balle de tennis sous les pieds pour relaxer les muscles, du sport pour changer les idées etc.
un repas équilibré (légumes et fruits frais) permet d’absorber davantage de vitamines, de sels minéraux et de fibres qu’en absorbant des plats trop gras : vous renforcerez votre organisme et ferez le plein d’énergie
Pour plus d’informations, voir les dossiers des éditions n°1 et n°15 de VIE.